Le Fort Villageois
PROMPSAT, possède dans son patrimoine un fort, exceptionnel et unique parmi les forts villageois du Puy de Dôme, de par son type d’architecture. On peut encore aujourd’hui le visiter après six siècles et demi d’existence.
| La Pierre de la Dîme La Dîme est la dixième partie de la récolte due au clergé. Empruntée aux coutumes bibliques, elles devient obligatoire dès le VIIIème siècles. Elle doit subvenir aux besoins du culte ; elle est souvent perçue par les monastères mais aussi par des laïques (suite usurpation ou inféodation). La présente pierre est un étalon qui servait à vérifier la capacité des appareils de mesures, variable d'une paroisse à l'autre. Elle comporte 5 empreintes dont les capacités sont d'environ : 0,75 litre ; 1,75 litre ; 2,30 litres ; 17,50 litres ; 56,75 litres. |
La Pierre du 8 Mai
Discours prononcé par Max ROUMY lors de la commémoration du 8 Mai 1945. Ce monument a été élevé en mémoire des années 1940 durant lesquelles notre pays fut plongé dans une guerre à la fois politique et militaire. Il est constitué d'un énorme bloc de granit, et a été érigé sur la place centrale du village à l'initiative de Georges Rougier, ancien prisonnier de guerre et Président de la section de Prompsat. Cette idée a été immédiatement adoptée par ses camarades de captivité et l'ensemble des anciens combattants de la commune. Perdre sa liberté, être exilé loin de chez soi, se trouver soumis par la force à un autre pays, humilié, mal logé, mal nourri, loin des siens sans perspective de libération est une situation terrible ressentie après de très longues années. Encore plus dur, d'autres y laissèrent la vie Les hommes qui vécurent ces temps, malgré cet éloignement du temps n'ont jamais oublié. Les otages, les pays occupés, retenus par la force, séparés de tout ce à quoi ils tiennent. Leurs familles laissées sans nouvelles, rappellent combien est terrible une telle situation. Marquer le souvenir de cette période d'immenses souffrances, dans l'espoir que d'autres n'aient pas à les subir, a conduit à ériger cette pierre du souvenir provenant de la forêt communale, de notre coin d'Auvergne. Cette place, lieu de vie du village, est un lieu de choix. Les anciens combattants de la commune bien décidés à mettre leur projet à exécution se munirent donc de pelles, de pioches et autres outils. Ils ont creusé des fondations, coulé un radier dans la bonne humeur et le plaisir d'être ensemble, entre camarades. La chaleur et le terrassement donnèrent une soif qu’il fallut étancher… juste ce qu’il fallait pour mettre de la couleur et le sourire sur tous les visages ! Pour marquer ces instants, la liste des participants fut dressée et introduite dans une bouteille scellée et ensuite noyée dans le béton du radier. Un engin de travaux publics alla quérir le bloc de granit (environ 10 tonnes) dans la forêt où il trônait depuis la rupture du barrage de Teilhède, en 1958. Ce bloc, voulu à l’état brut, fut planté et une plaque commémorative y fut scellée. Le 8 mai 1980 le monument étant prêt, il fut inauguré lors d'une matinée commémorative, réunissant Edmond Vacant, député, maire de Mozac, ancien combattant lui-même, de Robert Mansat, conseiller général, Monsieur Vernet du bureau départemental des ACPG et CATM, des maires du canton, des présidents des sociétés voisines, du conseil municipal et des pompiers de Prompsat. A cette occasion, Edouard Courtillé prononça un discours particulièrement émouvant pour les anciens prisonniers. La présence amicale de la musique de Châtel-Guyon avait rehaussé, comme il se doit, cette cérémonie. Les enfants des écoles avaient été associés à la cérémonie. Denise Chaput, fille d'Ancien Prisonnier, lut un texte symbolique. Son père avait été mobilisé durant sept années, comme beaucoup, et contraint d'aller, depuis Clermont-Ferrand, à pieds, en sabots, jusqu'à Odessa! Et là, stupéfaction, durant une nuit, on lui déroba ses sabots. Les anciens combattants Algérie, Tunisie, Maroc (CATM) s'étaient bien entendu associés à ce projet, du début jusqu'à la fin. Aux côtés du drapeau tenu par Marius Champion, Ancien prisonnier, se tenaient ceux des associations amies et des CATM de Prompsat tenus par Bernard Chaput. La municipalité avait elle aussi participé à l'opération. A l’issue de la cérémonie, après le vin d’honneur d’usage, un repas fraternel avait réuni personnalités et anciens combattants. Depuis cette époque c'est auprès de ce monument que se tient la cérémonie commémorative du 8 mai 1945, date de l'armistice qui contraint l'Allemagne nazie à capituler. L'actualité nous invite à y réfléchir. La PAIX est l'affaire de tous, quels qu'ils soient, du premier au dernier ! |
Eglise de Prompsat Située sur un éperon rocheux dominant la vallée encaissée du ruisseau des Fourneaux, cet édifice religieux construit au moyen âge a été classé monument historique par arrêté du 24 septembre 1930 sur l’intervention d’Etienne Clémentel. Son emplacement lui donne un rayonnement particulier sur le village de Prompsat ( 440 habitants) qui a été placé sous la protection de saint Martin. Confiée en 1145 au Chapitre de Saint Amable qui nommera les curés successifs jusqu’en 1789, cette église, d’origine romane, était le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de saint-Amable de Riom. Très remaniée au XIIIème siècle, elle conserve de son premier état les bases de piliers supportant les voutes des deux nefs et le chevet. Durant la guerre de cent ans, face aux pillages et exactions imposées au village par des troupes de soldats et de routiers, les villageois et leurs consuls demandent en 1364 l’autorisation de fortifier un quartier attenant à l’église pour se réfugier et mettre à l’abri leurs biens. Ils obtiennent du Bailly d’Auvergne le droit d’élever une palissade, creuser un fossé et de nommer un capitaine d’armes. Une herse ferme l’accès, le clocher tient lieu de donjon. Au XIVème siècle, la chapelle seigneuriale est construite côté sud de l'église, sa façade est intégrée dans le tracé du rempart protégeant le fort. La construction du chœur semble remontér au XVII ème ainsi que l’ancienne sacristie sur le flanc nord (la date « 1679» a été gravée sur l’une des pierres de construction). L’abbé Guillaume Goyon qui fut curé de Prompsat à partir de 1653 fut l’instigateur et le mécène d’importants travaux effectués sur l’église vers 1670. Au-delà du chevet coté est, la sacristie actuelle date du 19ème. Au-dessus de la porte d’entrée du XVIIème orientée sud dont l’encadrement porte un arc tréflé, une plaque sculptée en bas-relief pourrait selon l’interprétation la plus courante représenter une scène d’exorcisme exécuté par Saint Martin. L’église est constituée de deux nefs, séparées par deux piliers massifs, l’une et l’autre terminées par à droite l'autel à la Vierge Marie (statue classée du XIXème) et à gauche à saint Joseph (statue en bois peint doré du XIXème). Dans le chœur, l'autel est dominé par un retable présentant en sa partie centrale une toile "l'adoration des mages" du XVIIème et de part et d'autre les statues de saint Martin et de saint Roch en bois peint et doré du XVIIème. Sur le côté sud de l'église, une petite chapelle dite «seigneuriale», restaurée en 1986, dispose d'un autel surmonté d'une statue en bois doré et peint (XVIIème) de" la Vierge à l'Enfant". Sa restauration en 1986 a permis la mise à jour de peintures murales A droite de cet autel, dans le mur, une petite porte laisse apparaitre une cavité destinée autrefois à l'emplacement de "la lanterne des morts" La plupart de ces œuvres (toiles et statues) ont fait l'objet de classement (15 mars 1976) ou d'inscription sur l'inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés parmi les Monuments Historiques (8 décembre 1975 et 12 mai 1976). Dans les nefs et sur les piliers centraux, d'autres œuvres sont exposées notamment la "charité de saint Martin " un groupe équestre en bois doré du XVIIème surmonté d'un Christ en Croix (XVIII-XIX),les statues en bois peint de saint Etienne (XVIème), saint Jean Baptiste (XVIII-XIXème), saint Ené (XIX), saint Abdon (XVII-XVIIIème),le tabernacle en bois peint du XVIIème ainsi que de nombreuses toiles peintes. Sur le côté droit du chœur, un vitrail inonde de sa lumière le maître-autel. Il s'agit d'une œuvre intitulée "Charitas" signée L. Barillet probablement le maître-verrier parisien ou l'un de ses apprentis qui signa le renouveau du vitrail civil et religieux dans les années 1920-1930. Don d’E. Serpoulet, ce vitrail représente saint Martin en soldat romain partageant son manteau. Si, avant la Révolution, le clocher de l'église disposait de quatre cloches dont trois furent réquisitionnées en l'An II, la plus imposante de par son poids (1,2 tonne, 1,117m de diamètre) fut épargnée. Fondue en 1719, elle est suspendue par quatre anses décorées de têtes humaines et ornée sur le flanc d'une représentation de la Vierge en prière entourée d'anges. La seconde, datée de 1816, plus petite avec un diamètre de 0,815m, continue de rythmer notre quotidien trois fois par jour par la sonnerie devenue familière de l’Angélus. Un tintement différent et nous voici en éveil, à l’affut d’un évènement joyeux ou de la disparition d’une figure du village. |
Vie de St Martin
Il est né en 316 à Sabaria dans la province romaine de Pannonie, actuelle ville de Szombathély (Hongrie), et mort en 397 à Candes sur Loire à l’ouest de Tours. Son père dont la famille est originaire de Pavie (Italie) est un tribun militaire de l’empire romain. Vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir au christianisme et se sent attiré par le service du Christ.
En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré de ses affectations de garnison. Irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée. Affecté en Gaule, un soir d’hiver 338 à Amiens, il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le christ lui apparait en songe dans ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. En 356, ayant pu quitter l’armée, il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire évêque de la ville. Après la disgrâce d’Hilaire, il se rend en Illyrie rejoindre ses parents et réussit à convertir sa mère. Martin revient à Poitiers en 360 et crée à proximité un petit ermitage l’abbaye de Ligugé. Il fonde la première communauté de moines sise en Gaule...
Ordonné prêtre puis évêque de Tours, il donne l'exemple du bon pasteur, fonde d'autres monastères et des paroisses dans les campagnes. Il fut mis au tombeau à Tours. Martin, de son vivant, eut un rayonnement immense qui se poursuit dans son culte après sa mort. Ses reliques sont honorées à la basilique saint Martin à Tours. La saint Martin est fêtée le 11 novembre.
Documents de référence : Art sacré en Auvergne : l’église de Prompsat (Max Roumy), Panorama du patrimoine en pays brayaud : Prompsat (Guy Veillet), Site Nominis. | https://www.paroissesaintbenilde.com/archives/prompsat/ |